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Sept. 2024
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Exposition - Vente à la librairie L'Âme Enchantée
du 8 septembre au 31 décembre 2012
11 rue Saint-Etienne
Vézelay
 
 
 
 
 
LE MONDE DU KILIM
 
Vernissage le samedi 8 septembre 2012 à 18 heures
Le kilim et ses symboles avec Aurélien Lacarrière
 
Lecture sur des images d’Anatolie
La Poussière du monde
par Sylvia Lipa-Lacarrière
 
Les kilims exposés proviennent de Kilims A.D.A La société ADA est la spécialiste des kilims et des arts décoratifs d'Anatolie. Elle accompagne souvent les spectacles autour de Jacques Lacarrière et la Turquie en assurant les décors. ADA est dirigée par Ahmet Diler et Marc-Antoine Gallice.
 
A propos du kilim...
Une des plus vieilles villes du monde, Catal Hühük dont le niveau le plus ancien date du VIIe millénaire avant J.-C., a été découverte en Anatolie. Dans cette ville, on a mis à jour des peintures murales représentant des motifs de kilims identiques à ceux que les femmes tissent encore aujourd’hui dans les villages alentours.
Au XIIIe siècle ce qui surgissait de la trame du métier, ce qui se formait et s’historiait à mesure qu’avançait le dessin, c’étaient des gestes cérémonieux, de grands appels figés montrant les terreurs d’antan mais aussi les espoirs de ces temps incertains, bras levés et tendus vers le ciel ou le sol pour faire venir la pluie ou pour chasser l’orage, pour écarter le loup ou attirer le buffle, féconder le ventre des femmes ou les entrailles de la terre. Tout cela avec des couleurs bistres, ocres, jaunes et rouges, palettes de ces terres rudimentaires qui venaient ici mêler leur limon à la laine pour y inscrire des talismans contre la mort.
Le kilim n’est pas un tapis à proprement parler mais un tissage de basse lice fait de fils de trames et de fils de chaîne non noués. De toute évidence, ni le mot ni la chose ne sont d’origine turque et c’est pourquoi des principaux motifs des kilims – qui servent de tapis de prière mais aussi de tentures, de portières de tente, de sacs à blé – remontent aux stades les plus anciens de la culture anatolienne. Le principal, le plus courant de ces motifs est celui que l’on nomme « les mains sur les hanches ». Il représente – extrêmement stylisé – la silhouette d’une femme une main sur chaque hanche. Comme on trouve déjà cette silhouette sur les vieux vases anatoliens, on peut penser qu’elle représente la Terre-Mère et qu’elle symbolise la fécondité féminine. On trouve aussi parmi ces motifs anciens les « têtes d’oiseaux affrontés » ou « les têtes d’oiseaux tête-bêche », motifs qu’on surnomme en turc « les amoureux face à face » et « les amoureux fâchés ». Ce motif figure surtout sur les kilims destinés à la dot des jeunes mariés et signifie bonheur ou protection contre les disputes. Plus curieux et très poétiques sont les dessins d’empreintes : pas de loup, griffes de chat, pattes d’oiseaux. Ainsi que celui de l’Arbre de Vie qui vient de très loin lui aussi, peut-être même de l’Eden qui se trouvait, semble-t-il aux portes de l’Anatolie ! Selon les régions et selon les ethnies, quantités d’autres motifs virent le jour et s’ajoutèrent à ces premiers symboles traditionnels : l’étoile arménienne à huit branches, l’œil (contre le mauvais œil), la tête de taureau, les cornes de bélier, l’épi de blé, la rose, la tulipe (qui est une fleur originaire d’Anatolie), la svastika (croix gammée), la tente, le mihrab. Etudier, déchiffrer ces motifs souvent millénaires, c’est remonter aux sources mêmes du temps anatolien et c’est aussi effectuer un fabuleux voyage dans l’imaginaire des différentes ethnies. Bien que stylisées à l’extrême, ces figures disent bien par leur sujet l’univers quotidien de ceux qui les conçurent : loup, oiseaux, blé, fleurs, étoiles. Les kilims se haussent au niveau d’un monde héraldique, analogue à celui des armoiries et des blasons du Moyen Age, dans lequel s’imaginent à la fois un paysage, une flore, une faune, une histoire, et aussi des peurs et des désirs. On y lit la crainte de la mort, le désir de la fécondité ; On y lit – on y entend, dirais-je – des appels silencieux à la fertilité du sol, à celle du ventre féminin, à la protection des esprits et du ciel, à la complicité des végétaux, des animaux. C’est un univers austère et pauvre sur le plan matériel où l’abondance est toujours menacée et la famine toujours proche, mais dont la pauvreté est compensée par la richesse des symboles. De la rose aux étoiles et du loup au dragon, on a les emblèmes vitaux des communautés nomades d’Anatolie qui, à partir d’une simple toison animale, surent dresser contre le destin ces fils, ces réseaux, ces figures de protection et de lumière.
Jacques Lacarrière
 
 
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